Facturation électronique : nouvelles contraintes pour les TPE !

Le gouvernement veut imposer la facturation électronique pour tous, y compris pour les TPE.

Qu’est ce que ça change pour un micro-entrereneur ?

facturation électronique

1. On doit choisir une plateforme

Laquelle et sur quels critères ? J’en ai trouvé une qui se dit gratuite mais pour combien de temps et moyennant quoi ? On va devoir lui fournir tout un tas de données personnelles sensibles dont on ne sera jamais sûr qu’elles ne seront pas piratées, revendues ou détournées à d’autres fins, et mémoriser un 150ème mot de passe. Notre boite mail va être submergée de nouveaux mails de cette plateforme pour chaque facture émise du style « votre facture a été enregistrée », « votre facture a été payée », « mettez à jour votre profil », « profitez de notre offre » « upgradez votre compte » etc. etc.

Tout processus électronique mis en place génère aussitôt sa cohorte de mails frauduleux déguisés reprenant l’image de ces plateformes avec liens véreux à cliquer vous avertissant de périls improbables, de faux délais, de petites sommes à payer qui se transforment en grosses dès que vous avez lâché vos identifiants bancaires, etc. etc. Les pirates sont à l’affut de tous ces nouveaux processus numériques pour s’engouffrer dans les inévitables brèches, surtout au début !

2. On doit émettre ses factures au format électronique depuis cette plateforme

Cela veut dire y passer du temps, comme si on n’avait que ça à faire ! Pour se connecter en double authentification, remplir les coordonnées des clients, les siennes, les intitulés, les montants, cocher des cases pour choisir un régime de TVA, valider, etc. etc. Et quand la plateforme sera en panne ou en maintenance, on ne pourra pas facturer ! Et si le client ne paye jamais, la facture est ineffaçable et son montant sera taxé quand même !

3. On doit transmettre électroniquement à l’administration des données

Encore du temps à y passer ! Aujourd’hui mon statut de micro-entrepreneur me permet de faire une déclaration trimestrielle de montant sans aucun détail et ça ne me prend que 5 minutes tous les 3 mois.

Quels sont les avantages revendiqués ?

Une « gestion quotidienne facilitée« , une « amélioration de la trésorerie et du pilotage comptable de l’entreprise« , des « gains de productivité« , dixit le gouvernement.

Pour moi qui tient ma compta sur un fichier Excel depuis plus de 10 ans, qui n’a pas le droit de déclarer des frais, qui duplique mes factures sous Word-PDF l’une sur l’autre pour un même client ou d’un client à l’autre, avec les mêmes intitulés, je ne vois aucun gain possible, ni de trésorerie, ni de productivité, ni de gestion quotidienne, que des contraintes supplémentaires !

Cela sera encore plus pénalisant pour ceux qui facturent des petits montants car le coût de la facture, commission de la plateforme et temps à passer, sont les mêmes.

En fait il s’agit de traquer le travail au noir et de tracer tous les mouvements de trésorerie pour les taxer, puisque en même temps il devient strictement interdit de donner de l’argent, même à ses proches, sans déclaration ! On pénalise donc ceux qui travaillent honnêtement pour tenter de piéger les fausses factures et le travail au noir alors qu’il existe bien d’autres moyens de le faire. Et les vrais contrevenants trouveront très vite la parade !

Mais nous sommes gouvernés par des incapables qui n’ont jamais travaillé ni géré une entreprise, qui ne pensent qu’à taxer, et ce ne sont pas les ministres du numérique successifs qui améliorent la vie numérique des entrepreneurs, une dizaine sous l’actuelle présidence, dont Jean-Noël Barrot – qui se souvient d’une seule mesure de lui ? – ou encore Marina Ferrari plus occupée à utiliser son statut de ministre pour faire la promotion de sa région de Savoie qu’à s’occuper du numérique durant son bref passage (moins de 8 mois !). C’est qui en ce moment ? Personne ne sait, ni ce qu’il ou elle fait pour plus de 10 000 €/mois.

Mais on sait que l’on est en train de changer de civilisation et qu’on veut tuer les TPE/PME …