No code : qu’est ce que c’est ?

« Faire du no code », l’expression s’est répandue entre hipsters barbus et autres geeks ou nerds spécialistes de l’Internet depuis 6 mois et auto-proclamés.

Dans le milieu m’as tu vu des agences web, on est prompt à lancer de nouveaux concepts et à ringardiser tout ce qui a été fait avant par des gens pourtant expérimentés.

WordPressAlors le no code qu’est ce que c’est ? Eh bien c’est loin d’être nouveau ! C’est tout simplement l’art de créer des sites web ou des applications sans écrire de code. Et WordPress fait çà depuis 2003, soit presque 20 ans.

C’est à l’origine un outil de blog permettant à des non informaticiens de publier du contenu sur Internet : récits de voyages au jour le jour par exemple, depuis un smartphone.

Il s’est peu à peu enrichi de milliers d’extensions à usage professionnel tout en gardant sa simplicité d’origine puisque vous ne trouvez au départ dans l’interface que ce dont vous avez réellement besoin pour publier des pages (les rubriques de votre site) et des articles avec des illustrations (la base médias).

Pour ces gens le no code est surtout l’occasion de tenter de vous refiler tout un tas d’applications sorties de nulle part, dont vous n’avez jamais entendu parler, à l’avenir incertain et dont voici un florilège :

no code

Derrière se cachent souvent des abonnements payants et des hébergements propriétaires dont vous ne pourrez plus sortir, alors qu’un site WordPress peut se transporter de OVH à Ionos ou vers un autre hébergeur.

Avec ces outils parait-il vous créerez votre site Internet en 3 clics et 5 minutes, en oubliant qu’un site Internet, avant même d’ouvrir WordPress ou l’un de ces outils, c’est d’abord une réflexion à mûrir, une arborescence et une navigation à concevoir, puis une rédaction de contenu soignée et documentée, sans faute d’orthographe ni de syntaxe ni de ponctuation. Ceci n’est déjà pas à la portée du premier venu quand on observe les insuffisances croissantes de notre Éducation Nationale et le manque de rigueur de nos diplômés.

Et WordPress, qui est utilisé par plus de 40% des sites web dans le monde, évolue constamment grâce à l’immense communauté mondiale de développeurs qui eux font du code, pour que justement vous n’en fassiez pas !


Tout est-il bon à prendre dans WordPress ?

Les thèmes WordPress

On reproche souvent à WordPress d’être prisonnier des « thèmes » qui règlent la présentation. Pourtant les milliers de thèmes disponibles satisfont 90% des besoins des TPE/PME.

Accès au code

Pour les accros du code, il est toujours possible d’accéder au code source html des pages, d’y injecter du javascript, d’éditer les feuilles de style CSS ou les programmes PHP qui règlent la composition des pages. Certains développeurs ou agences web ne s’en privent pas afin de vous rendre votre site inaccessible, et au risque de provoquer une incompatibilité avec une version ultérieure de WordPress ou de ses extensions !

Et pour les informaticiens purs et durs qui ne jurent que par SQL, les hébergeurs donnent en général accès à l’interface PHPMyAdmin et à un transfert de fichiers comme FileZilla.   J’utilise WordPress depuis 8 ans et je ne me sers jamais de ces trucs !

Gutenberg et ses blocs

Certaines évolutions de WordPress sont discutables : l’introduction fin 2018 de l’éditeur Gutenberg par « blocs » n’est pour moi pas une réussite. Avec l’éditeur classique heureusement toujours disponible, on édite sa page entière en une seule vue en mode wysiwyg (what you see is what you get), ce qui est apprécié des clients qui veulent mettre eux-mêmes leur site à jour. Tandis qu’avec l’éditeur de blocs, chaque paragraphe ou illustration devient un bloc autonome gérable par une interface complexe et peu intuitive.

Elementor, le graal ?

Elementor ProElementor est un « builder » ou constructeur de pages, disponible en extension. Il permet de construire ses pages et ses articles en se libérant du thème au moyen d’une interface conviviale à base de glisser-déposer de widgets (petits contenus autonomes). On est bien dans le no code.

Contrairement à d’autres builders plus ou moins exotiques, il ne casse pas la structure de WordPress et n’interfère pas avec sa gestion globale. Il ne cherche pas à le remplacer. Il intègre l’éditeur classique de WordPress dans certains des widgets proposés.

Et vous n’êtes pas obligé de l’utiliser partout car les centaines de paramètres à régler pour une personnalisation optimale peuvent rebuter le client lambda. Souvent, je n’utilise Elementor que pour la page d’accueil et certains de ses effets spéciaux (exemple) !


Conclusion

Alors le no code ? Vous en faisiez déjà sans le savoir ! Plus de 40% des sites web dans le monde sont en WordPress, ce n’est pas par hasard !

Et pour la conception de votre site, mieux vaut faire d’abord votre métier et en confier la réalisation à un professionnel qui saura vous en déléguer ensuite la mise à jour.