J’ai souvent pris des vols low cost autour du bassin méditerranéen, sans en garder un souvenir particulier, bon ou mauvais. Mais je m’étais dit que jamais oh grand jamais je ne volerai sur Ryanair ! Les aéroports desservis au milieu de nulle part, comme les déclarations régulièrement provocatrices et fracassantes dans la presse du PDG de la compagnie, Michael O’Leary, voulant tantôt un seul pilote à bord, tantôt mettre les passagers debout, m’en avaient donné une très mauvaise image.
Et puis en mars 2015 je décide d’aller à Dublin pour la Saint Patrick puisque c’est ma fête. Je cherche partout sur Internet, rien à faire, Ryanair est le moins cher et en plus à Dublin, ils se posent sur l’aéroport international comme les autres, puisque c’est leur hub principal.
Je prends donc un billet AR sur Internet, prenant garde à cliquer avec précision sur leur site pour ne pas me retrouver à devoir payer en plus une location de voiture, des cornflakes ou un paquet de 50 couches bébé livrées à l’aéroport d’arrivée.
Le jour dit, me voici à Beauvais. Là-bas, tout va très vite, il y a tout au plus 200 mètres entre la porte du bus et la porte d’entrée dans l’avion ! Combien de temps marchez-vous à Orly pour rejoindre la salle d’embarquement ?
Mais arrivé à l’embarquement justement, l’avion n’est pas là, à 15 minutes d’embarquer ! Je commence à m’inquiéter auprès d’une hôtesse, surprise de ma question et qui me dit l’air blasée qu’il sera à l’heure. Et justement il vient de se poser et se gare devant l’aérogare. Aussitôt les passagers débarquent sans tarder par les 2 portes avant et arrière de l’avion et nous embarquons rapidement à notre tour. Pas de couloir, pas de bus à prendre, on sort du bâtiment de l’aérogare et on monte direct dans l’avion, porte avant ou arrière, c’est marqué sur le billet.
L’avion remet ses moteurs en route, part sans besoin de tracteur pushback puisqu’il s’est garé de façon à pouvoir repartir en marche avant, et il parcourt tout au plus 300 mètres pour rejoindre le seuil de piste, gaz et c’est parti. Combien de temps roule-t-on à Orly ou à Roissy avant de décoller ? Combien de virages ? Combien d’arrêts et de remise des gaz ? Parfois on roule tellement longtemps qu’on se demande si on n’est pas parti par l’autoroute !
A Dublin aussi tout va très vite. L’avion se pose, vire à gauche à la première bretelle et file tout droit jusqu’à la gate sans un seul virage autre que le dernier devant l’aérogare. Ceux-là, mes anciens collègues de Safran ne leur vendront pas du green taxiing. Si ce n’étaient les procédures à respecter, ils pourraient couper les moteurs dès le posé et finir en roue libre !
Comme à Beauvais, on ne perd pas de temps à manœuvrer et ajuster un énorme boa à la porte de l’avion. On pousse à la main 2 passerelles à roulettes et terminé, débarquez ! Par 2 portes ! Combien de temps mettez-vous à sortir d’un avion d’Air France par la seule porte avant quand le mauvais sort vous a attribué une place après les ailes ?
Auparavant, les PNC vous ont consciencieusement débarrassé durant le vol de tout ce qui pouvait vous encombrer avant que ça ne tombe par terre, gobelet, serviette… Il n’y a d’ailleurs pas de poubelle. Vous imaginez le temps qu’il faudrait à vider 180 poubelles individuelles dans un Boeing 737-800 ? L’avion reste propre, donc pas de nettoyage.
Au retour à Beauvais, tandis qu’on fait la queue à la douane, on voit déjà les bagages tourner sur les tapis et le bus vous attend à 100 mètres ! A Orly, vous faites des kilomètres, montez et descendez des escalators, regardez en l’air partout pour trouver votre chemin, et quand vous arrivez enfin aux tapis, les bagages ne sont pas là !
Et l’avion est arrivé pile à l’heure comme vous le rappelle le joyeux jingle qui retentit dans la cabine pour vous dire qu’ils le sont 99 fois sur 100.
Impressionné par une telle maîtrise, j’ai décidé d’en tirer les leçons pour mon activité de création de sites web et de boutiques électroniques.
D’abord standardiser. Ryanair n’utilise qu’un seul type d’avion, le Boeing 737-800, particulièrement fiable avec l’unique motorisation CFM56. Je vais donc n’utiliser qu’un seul système, WordPress, connu et reconnu, et déjà utilisé par 75 millions de sites dans le monde. Ce n’est pas pour ça qu’un site ressemblera à un autre, tant les thèmes disponibles sont infinis et personnalisables, comme les livrées des avions !
Je vais être à l’heure : livrer à l’heure, c’est la meilleure façon d’éviter les dépassements de coûts. Et en plus j’obtiens la satisfaction client, apprise chez Safran.
Il me faut aussi être efficace et rentable dans mes processus, éliminer les tâches inutiles. Rentable pour moi-même comme pour mon client qui ne doit pas payer cher son site et en obtenir un rendement maximum.
Standardisation, rigueur, efficacité, ponctualité, rentabilité seront donc désormais mes lignes de conduite.